COURT (EN INSTANCE)

  • Inde
  • 2016
  • 116 min
  • VOST
  • Tout Public
  • Drame
  • Synopsis
Le corps d’un ouvrier du traitement des eaux de la ville est retrouvé dans une bouche d’égout à Bombay. Narayan Kamble, chanteur folk et contestataire, est alors arrêté en plein concert, accusé d'avoir incité l’homme au suicide par l’une de ses chansons politiques et incendiaires. Un procès se met en place et s'enlise, de plus en plus labyrinthique et absurde. La cour de justice devient la caisse de résonance des tiraillements et des archaïsmes de l'Inde contemporaine.
  • Notre avis
Chaitanya Tamhane dépeint un système judiciaire foutraque. Mais le réalisateur ne fait pas de son film un pamphlet – bien qu’on devine qu’il plaide pour la liberté d’expression artistique, idée portée par le personnage de l’accusé. 

En suivant consécutivement les protagonistes du procès (l’avocat de la défense, celui de la partie civile, le juge) dans leur vie quotidienne hors du tribunal, il se garde de prendre parti pour l’un ou l’autre. 

Au fil de longs plans-séquences, le cinéaste essaye de comprendre au mieux chaque personnage. Ainsi, l’avocat de la défense a une conception plus libérale de l’art que son adversaire. Mais le fait que Chaitanya Tamhane choisisse de les observer tous
deux dans leur vie personnelle tend justement à complexifier ce schéma binaire et simpliste. Il s’agit pour lui de regarder son pays en face. Pour cela, le cinéaste privilégie les plans larges, comme pour faire entrer toute la diversité de la société indienne dans le champ de sa caméra.

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Quentin Grosset, TROISCOULEURS