HAMBURGER FILM SANDWICH

  • Synopsis
Mis face à son impuissance, un gorille perd les pédales. De la peau luisante des ados à l'huile de friture usagée des fast-foods, la société Argon dévoile ses remèdes contre la crise pétrolière. Le Front unifié pour les décédés milite pour le maintien des cadavres dans leur environnement familial. Un rabbin et une Afro-Américaine au caractère bien trempé s'allient pour faire régner l'ordre. L'interview d'un aventurier est perturbée par un micro à la fois envahissant et tranchant.
  • Notre avis
Si vous voulez passer une soirée poilante, on vous recommande très très chaudement ce film de John Landis ! On rit comme des petits fous devant cette succession de sketches à 100 à l'heure. Des saynètes absurdes imaginées par le collectif ZAZ - issu de la troupe de café-théâtre du Kentucky Fried Theater, composée des frères Zucker et de Jim Abrahams, qui ont signé “Y a-t-il un pilote dans l’avion ?”. Les trois compères se font un plaisir de dézinguer le consumérisme américain et l’industrie culturelle. La preuve par trois que le chaos, on peut aussi en rire.

Les auteurs renversent la table et font tout sauter, avec l'idée que la destruction peut aussi être créatrice. La preuve que l'anarchie a du bon : "Hamburger film Sandwich" a très largement inspiré les Nuls, ou encore les Inconnus. On se souvient tous de la scène virevoltante de la carioca dans "La Cité de la Peur", emmenée par Alain Chabat et Gérard Darmon, mais on sait moins que c’est un hommage au film de John Landis et à sa BO.

Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus sont même allés jusqu'à reprendre l'un des sketches en l'adaptant au contexte français. Rex Kramer, le “danger seeker” blanc de “Hamburger Film Sandwich” qui crie le « n word », mot raciste interdit aux Etats-Unis, devant une bande de Harlem avant de détaler, devient chez les Inconnus “Nicolas Culot”. Ou comment, dans “Ushuaïa dans son froc”, Bernard Campan débarque casqué à Barbès en proférant des insultes du même acabit. “Hamburger Film Sandwich” est l'un de ses films finalement pas si connus mais tout à fait cultes, qu’on a donc d’autant plus de plaisir à découvrir. Merci chaos !

Tristan Brossat

  • Derrière la caméra
Après avoir réalisé "Hamburger Film Sandwich" en 1977 sur un scénario des frères Zucker et de Jim Abrahams, John Landis est propulsé cinéaste le plus bankable d’Hollywood par le succès d’"American College" l’année suivante. Landis a ensuite façonné la figure du tandem comique moderne pendant une décennie frénétique, asseyant la suprématie de John Belushi et autres Harold Ramis ou Eddy Murphy sur les seventies ("The Blues Brothers"), puis les eighties ("Un fauteuil pour deux", "Un prince à New York"). En parallèle, celui qui cumule les casquettes de réalisateur, scénariste, producteur et acteur, s’est aussi installé en maître de l’horreur, réalisant le cultissime clip de "Thriller" pour Michael Jackson et le film "Le Loup-garou de Londres" (1981).

Autour du film :