J'AI TUÉ MA MÈRE

  • Canada

  • 2009

  • 96 min

  • VF

  • Tout Public

Hubert Minel n'aime pas sa mère. Du haut de ses 17 ans, il la jauge avec mépris, ne voit que ses pulls ringards, sa décoration kitsch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment. Au-delà de ces irritantes surfaces, il y a aussi la manipulation et la culpabilisation, mécanismes chers à sa génitrice. Confus par cette relation amour-haine qui l'obsède de plus en plus, Hubert vague dans les arcanes d'une adolescence à la fois marginale et typique -découvertes artistiques, expériences illicites, ouverture à l'amitié, sexe et ostracisme- rongé par la hargne qu'il éprouve à l'égard d'une femme qu'il aimait pourtant jadis.

Xavier Dolan fut qualifié de "jeune prodige du cinéma québécois" à la sortie de “J'ai tué ma mère” (2009), réalisé à tout juste 19 ans. Depuis, le cinéaste a fait long feu et s'est imposé comme un réalisateur majeur en France et outre-Atlantique. Et s’il dit vouloir quitter le cinéma, son débit de création a longtemps été inarrêtable (huit longs métrages en dix ans). La trentaine passée, le réalisateur prodige a d’ailleurs déjà regardé dans le rétroviseur, particulièrement attiré par les années 1990 et 2000, celles de son enfance. Que ce soit à travers “Laurence Anyways “(2012) ou plus tard dans “Ma vie avec John F. Donovan” (2018), il explore cette période comme pour retrouver le goût de l’innocence, comme pour échapper un temps au statut de cinéaste star qu’il a acquis au fil des années.