SWAGGER

  • France
  • 2016
  • 84 min
  • VF
  • Tout Public
  • Synopsis

Swagger" nous transporte dans la tête de onze enfants et adolescents aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Le film nous montre le monde à travers leurs regards singuliers et inattendus, leurs réflexions drôles et percutantes. En déployant une mosaïque de rencontres et en mélangeant les genres, jusqu’à la comédie musicale et la science-fiction, "Swagger" donne vie aux propos et aux fantasmes de ces enfants d’Aulnay et de Sevran. Car, malgré les difficultés de leur vie, ils ont des rêves et de l’ambition. Et ça, personne ne leur enlèvera.

  • Notre avis

Remarqué en 2011 avec son premier long métrage, “Robert Mitchum est mort”, Olivier Babinet enchaîne avec ce documentaire plein d’audace et d’énergie pop sur des collégiens en Seine-Saint-Denis. À quoi rêvent les adolescents des cités françaises aujourd’hui ? Quelles sont leurs visions du monde actuel ? du futur ?

Plutôt que d’égrener des généralités sociologiques sur fond de faits divers sordides (façon chaîne d’info en continu), Olivier Babinet préfère sonder les particularités, les aspérités, les imaginaires. Bref, les personnalités. Soit onze collégiens d’Aulnay-sous-Bois hauts en couleur qui se confient devant la caméra dans un vivifiant portrait choral. À la timidité maladive d’Aïssatou (qui se déride peu à peu, en douceur) répond l’exubérance de Régis. Le « swag » de ce dernier, selon l’expression consacrée par la jeunesse des années 2010 pour désigner un look outrancier ou une attitude stylée, irradie tout le film.

Le secret ? Sortir des carcans. Comme Paul, élève renfermé qui décide un jour de s’affirmer en venant au collège en costard, “Swagger” déborde les limites du documentaire pour s’aventurer sur des territoires de fiction. Comédie musicale et science-fiction s’incrustent ainsi dans la grisaille des HLM, tandis que la mise en scène multiplie zooms, ralentis et plans aériens en drone. Autant d’effets clipesques qui, jamais superficiels, dessinent au contraire de riches et poignants intérieurs.

  • Derrière la caméra

Inclassable conteur dont l’imaginaire emprunte aux codes du cinéma américain, du drame social belge et de l’heroic fantasy, Olivier Babinet commence sa carrière de scénariste en 1999 en co-écrivant "Le Bidule" pour Canal +. Il réalise ensuite son premier court métrage en 2008 avant de passer au long deux ans plus tard. Depuis, trois autres films ont vu le jour. Leur point commun ? Un titre étonnant tel que "Robert Mitchum est mort" (2011), "Swagger" (2016) qui est à ce jour son seul documentaire et "Poissonsexe" (2020). Sorti en avril 2023, “Normale” fait pour le coup exception !

Autour du film :