Œuvre à part dans la carrière d’Abbas Kiarostami, Cas n°1, cas n°2 débute pourtant dans l’un des lieux de prédilection du cinéaste : la salle de classe. Commencé comme une fiction, le film bascule ensuite dans le documentaire politique au dispositif toutefois atypique, puisque la matière cinéma vient ici nourrir la réflexion.
Le visionnage de ces deux saynètes va déclencher une prise de parole aussi bien chez les personnages de fiction (les pères des élèves) que chez des personnalités bien réelles, les dirigeants politiques et spirituels de ce pays qui vient de renverser la monarchie du Shah.
Chacun s’exprime librement sur ce cas de dilemme moral, sans que le cinéaste ne prenne parti. Instantané d’un entre-deux politique, où la diversité politique est encore de mise avant le rétablissement de la censure, Cas n°1, cas n°2 sera interdit juste après sa première projection. Il sera ensuite considéré comme le film majeur de la révolution.