CLAIRE DOLAN

  • Drame
  • Recommandé par Patric Chiha
  • Synopsis
À la mort de sa mère, Claire Dolan, call-girl d’une trentaine d’années, décide de changer de vie et de quitter New York. Elle fait la connaissance d’un chauffeur de taxi prêt à l’aider, à lui faire un enfant et à construire un foyer. Mais Claire comprend bientôt que, pour réaliser sa vie, elle ne doit compter que sur elle-même.
  • Notre avis
Aimeriez-vous savoir ce qui se passe dans la tête de Claire Dolan, prostituée de luxe, Lucy pour ses clients, 27 ans ? Lodge Kerrigan nous offre un film mental d’une perfection formelle bluffante qui lui a valu d’être érigé au rang d’héritier d’Alfred Hitchcock et de lointain aïeul de David Cronenberg. À la fois mère et putain, Claire Dolan est un personnage troublant, inédit au cinéma. Un film puissant qui nous déroute sans cesse pour nous entraîner de manière organique dans une léthargie malsaine et perverse.

Lodge Kerrigan filme toujours ses acteurs avec distance. Ses personnages sont impénétrables et l'intrigue ne dévoile pas tout, laissant le spectateur libre de ses interprétations. Ce style s'accompagne d'une peinture de New York comme une ville froide, géométrique, qui enserre les personnages. Il n'y a pas ici de jugement de la mystérieuse Claire Dolan, pas plus qu'il n'y en a des personnages de The Girlfriend Experience, série produite Steven Soderberg et co-créée par Lodge Kerrigan. Le réalisateur est décidément maître dans le portrait de femmes complexes, certes escortes, mais ni victimes ni vénales.
  • Derrière la caméra
Né en 1964, le cinéaste américain Lodge Kerrigan n’est pas connu pour être le plus bavard des cinéastes. Secret, ses apparitions sont presque aussi nombreuses que ses films : “Clean, Shaven” (1993), “Claire Dolan” (1998), “Kean” (2004) et “Rebecca H. (Return to the Dogs)” (2010). Il a également écrit et réalisé des épisodes de séries (“Homeland”, “Bates Motel”, “The Girlfriend Experience”...).