COMMENT UTILISER SON TEMPS LIBRE ?

  • Iran
  • 1977
  • 18 min
  • VOST
  • Tout Public
  • Drame
  • Court-métrage
  • Synopsis
Abbas Kiarostami fût un adepte du travail manuel et de l’artisanat, qu’il a pratiqué et valorisé dans ses œuvres. À travers ce film éducatif, il montre comment la peinture d’une porte peut être une activité aussi utile qu’épanouissante. «Ce petit film utilitaire et sans prétention laisse tout de même apparaître le goût de Kiarostami pour les jeux formels – le temps d’un agencement de pinceaux – et son intérêt pour les matières et les couleurs.» —Agnès Devictor et Jean-Michel Frodon, Abbas Kiarostami. L’oeuvre ouverte (Gallimard, 2021)
  • Pour aller plus loin :
Le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, auteur du Goût de la cerise (Palme d’or à Cannes en 1997), Le Vent nous emportera (1999) ou Copie conforme (2010), disparu en 2016, a commencé sa carrière en Iran au début des années 1970 au sein du Kanoon, l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes. C’est là que, profitant de ce que les films étaient (en théorie) destinés aux enfants et de la plus grande liberté que cela lui conférait vis-à-vis de la censure, il a tourné certains de ses plus marquants chefs-d’œuvre (Où est la maison de mon ami ?, Et la vie continue), mais aussi une vingtaine de courts et moyens métrages, pour certains complètement inédits.

Brillamment composé par Abbas Kiarostami, ce film éducatif, tourné en 1977, visait à l’époque à apprendre aux jeunes iraniens à peindre une porte. Lui-même adepte du travail manuel (il était aussi peintre, photographe, graphiste et même menuisier !), le cinéaste travaille sous divers angles la matière, les surfaces et les couleurs avec une malice et une dextérité qui sautent aux yeux. Mieux qu’aucun tuto YouTube cheap, ce court film est particulièrement savoureux en cette période de confinement – après l’avoir vu, vous ne résisterez sûrement pas à l’envie de programmer un week-end peinture pour toute la famille.

  • Derrière la caméra
Toujours derrière ses lunettes fumées, le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, disparu en 2016 à Paris à l’âge de 76 ans, cachait bien son jeu avec son air d’ascète : d’une profondeur existentielle rare, son œuvre est aussi incroyablement ludique. De ses premiers films pédagogiques ("Les Couleurs", "Rage de dents") jusqu’à ses photographies animées numériquement ("24 Frames"), en passant par ses anti-road movies entêtants ("Le Goût de la cerise"), l’artiste a expérimenté bien des médiums – cinéma, poésie, photographie, vidéo –, maniant l’art de la surprise et de la bifurcation avec la même malice que les enfants têtus qu’il a toujours aimé filmer.