EL NIÑO PEZ

  • Drame
  • Synopsis
Lala, fille de bonne famille dans la banlieue cossue de Buenos Aires, est follement amoureuse de la Guayi, jeune et jolie paraguayenne au service de ses parents. Ensemble, elles rêvent de partir dans le village d’origine de Guayi, au bord du lac Ypoà. Mais un drame familial va brusquement les séparer…
  • Notre avis
Depuis XXY, choc frontal entre une ado hermaphrodite et le monde standardisé des adultes  primé à Cannes en 2007, l’actrice Inès Efron habite de son regard sibyllin l’univers de Lucía Puenzo. Longiligne et évanescente, elle est ici Lala, jeune fille fortunée éperdument amoureuse de Guayi, la domestique de sa famille. Une relation fusionnelle, à l’image d’un plan où les visages se superposent comme en écho au Persona de Bergman, vite rompue par la mort du père de Lala.

À la source de ce film ombreux – couleurs désaturées et réminiscences surnaturelles –, il y a un lac du Paraguay où se projettent les rêves d’avenir des deux amantes. Fil conducteur de l’intrigue, l’eau est tour à tour menaçante et réconfortante : le lac abrite une funeste créature (le « niño pez » du titre), quand la vapeur du bain nimbe les amoureuses d’un voile protecteur, avant la douche froide de leur séparation forcée. Par sa chronologie fragmentée, Puenzo instaure une symétrie protéiforme entre des figures ébréchées, affirmant avec brio que les drames du présent reflètent ceux du passé. 

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Juliette Reitzer, TROISCOULEURS