FAHRENHEIT 451

  • France
  • 1966
  • 112 min
  • VOST
  • Tout Public
  • Synopsis
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, la lecture est rigoureusement interdite : elle empêcherait les gens d’être heureux. La brigade des pompiers a pour seule mission de traquer les gens qui possèdent des livres et de réduire ces objets en cendres. Guy Montag, pompier zélé et citoyen respectueux des institutions, fait la connaissance de Clarisse, une jeune institutrice qui le fait douter de sa fonction. Peu à peu, il est à son tour gagné par l’amour des livres.
  • Pour aller plus loin :
Un an après Jean-Luc Godard et son Alphaville (1965), son camarade de la Nouvelle Vague François Truffaut s’essaye lui aussi à la science-fiction en adaptant le roman dystopique du même nom de Ray Bradbury. 

Pour son premier et unique film tourné entièrement en langue anglaise, Truffaut collabore à nouveau avec l’Autrichien Oskar Werner - son Jules de Jules et Jim (1962) - pour jouer Guy Montag. Un pompier-pyromane chargé de brûler tous les livres, jugés dangereux car ils apportent la connaissance.

Ce sera le tournage le plus difficile de la carrière de Truffaut. Le cinéaste ne maîtrise pas parfaitement l’anglais et se retrouve confronté à des soucis divers et variés. Un Oskar Werner qui a mal compris les attentes du cinéaste, des décors qui prennent feu, des problèmes juridiques liés au fait de brûler à l’écran certaines œuvres d’auteurs comme Faulkner ou Proust, et des problèmes d’assurance liés à l’état de nervosité de l’actrice Julie Christie…

Malgré tous ces problèmes, le film est une belle réussite. À sa sortie, Jean de Baroncelli écrit pour Le Monde le 9 septembre 1966 : “Avoir réussi à transposer à l'écran le beau roman de Bradbury est déjà un succès. Mais il y a plus dans le Fahrenheit de Truffaut. Il y a tout ce que Truffaut a mis de lui-même dans ce récit, apparemment si différent des autres films qu'il a tournés. [...] La passion des livres, une passion physique, sensuelle, que le réalisateur a su nous communiquer, aussi bien au cours des scènes d'autodafé que dans les dernières images du film, qui nous montrent les "hommes livres" ressassant sous la neige leurs sublimes leçons. [...] Bien que Truffaut ait visé à la tête plus qu'au cœur, le cœur n'est pas oublié. Les yeux ne le sont pas non plus ; Fahrenheit est un spectacle d'une élégance et d'un raffinement extrêmes.”

Les séquences d’autodafé permettent à Truffaut de glisser de nombreuses références littéraires, de Jean Genet à Charles Dickens en passant par Jean-Paul Sartre. On aperçoit également un numéro des Cahiers du Cinéma qui brûle en gros plan, revue dans laquelle le cinéaste a écrit au début de sa carrière. Truffaut a néanmoins laissé une grande place au hasard lors de ces séquences, ne souhaitant pas qu’elles fassent office de catalogue des livres qu’il aime. 

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Hugues Porquier, mk2 Curiosity

  • Derrière la caméra
Mort à 52 ans, le cinéaste François Truffaut (1932-1984), figure majeure de la Nouvelle Vague, a pourtant eu le temps de marquer les mémoires. D'abord critique de films, ils se lance ensuite dans la réalisation. "Les Quatre Cents Coups" (1959), "Jules et Jim" (1962), "La sirène du Mississipi" (1969), "Le dernier métro" (1980)... La plupart de ses films deviendront des classiques. Truffaut, c'est 30 ans de carrière, débutée avec un premier court métrage en 1954, et achevée avec "Vivement dimanche", sorti en 1983. 26 films, 6 collaborations avec Jean-Pierre Léaud pour les formidables aventures d’Antoine Doinel, 7 Césars et même un Oscar.