Une jeune femme, Juliette, est confrontée aux événements qu'elle a vécus récemment. On entend, off, la voix de ses proches, sa mère, son ancien amant, qui ont fait irruption au moment même où elle prenait les décisions qui engageaient sa vie.
Dans ce court métrage réalisé en 1994, le cinéaste français Sébastien Lifschitz crée une fiction expérimentale audacieuse autour de l’introspection et du deuil amoureux.
Il est toujours fascinant de revenir aux premières œuvres de cinéastes qu’on admire afin de scruter les évolutions parfois minimes, parfois flagrantes qui se dessinent au cours des années. Avec Il faut que je l’aime, Sébastien Lifschitz impose subtilement son art du portrait. Dans ce tout premier film, il narre l’histoire de Juliette (Valérie Mréjen), une jeune femme envahie par ses souvenirs, submergée par les paroles de sa mère et de son ex-amant entendues en voix-off.
Maniant avec délicatesse le plan fixe – on reconnaît là la passion du réalisateur, grand collectionneur de photographies vernaculaires, pour la photo -, Lifschitz nous immerge dans l’esprit tourmenté de ce personnage au look de garçonne, magnifié par le grain et les contrastes noir et blanc très puissants, dont le visage mélancolique évoque celui de Jeanne d’Arc dans La Passion de Jeanne d’Arc de Carl Theodor Dreyer (1927). Brouillant les frontières entre passé et présent, le cinéaste fait en sorte que les objets de l’appartement – un coin de table en bois, un verre d’eau qui s’échappe des mains fébriles de Juliette… – accompagnent le trouble introspectif de la protagoniste, dans une atmosphère crépusculaire faite de mystère.
Une jeune femme, Juliette, est confrontée aux événements qu'elle a vécus récemment. On entend, off, la voix de ses proches, sa mère, son ancien amant, qui ont fait irruption au moment même où elle prenait les décisions qui engageaient sa vie.
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