JE NE VOUDRAIS PAS ÊTRE UN HOMME

  • Comédie
  • Romance
  • Synopsis
Jeune fille rebelle, Ossi ne supporte pas l'autorité et n'hésite pas à faire tourner en bourrique sa gentille gouvernante. Mais un jour, cette dernière est remplacée par un tuteur, beaucoup plus sévère. Confrontée à une telle fermeté, l'adolescente décide de se déguiser en homme et de s'infiltrer dans un cabaret décadent.
  • Pour aller plus loin :
Cinéma de la surprise, de la subtilité et de la finesse du scénario, la “Lubitsch touch” n’en finit pas d’inspirer les productions cinématographiques. Comme le résume le grand François Truffaut en février 1968 dans un célèbre article intitulé “Lubitsch était un prince”, publié dans Les Cahiers du cinéma, dans lequel il fait l’éloge du cinéaste américain d’origine allemande. 

D’abord acteur de théâtre puis homme à tout faire pour une société de production berlinoise, Lubitsch profite de l’expansion du cinéma allemand et du manque d’inspiration des scénaristes de son pays pour devenir, dès 1914, scénariste et réalisateur. Avec son actrice fétiche Ossi Oswalda - la truculente héroïne de Je ne voudrais pas être un homme (1918) - il dynamise les productions outre-Rhin avant d’émigrer aux Etats-Unis en 1922 et de se tourner vers Hollywood.

Pourquoi ne suis-je pas née garçon ?”. Dans le récit en trois actes de Je ne voudrais pas être un homme, l’impétueuse Ossi, lassée par les entraves liées à sa condition de femme, décide de s’habiller en homme. Cette transformation lui permet de goûter rapidement à une liberté inédite : elle fume dans les rues et se rend à une soirée arrosée dans un palais à la mode. 

Cette émancipation aux accents féministes n’est pas de tout repos. Dans les transports ou lors de la soirée, la jeune femme est vite confrontée à la brutalité et à la vulgarité du monde des hommes. Comme dans tout le cinéma de Lubitsch, la subtilité prévaut et rien n’est jamais tout noir ou tout blanc. Réalisé en 1918 dans une société imprégnée par les mœurs religieuses et le patriarcat, le film ne tombe pas dans les travers des comédies de son temps, et aborde la question du genre avec une modernité saisissante.

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Hugues Porquier, mk2 Curiosity