Tourné en 1932 à Paris, La Belle Marinière est porté disparu après l’incendie qui a détruit la plupart des négatifs des studios français de la Paramount. En faisant des recherches sur Gabin à l’université de UCLA aux Etats-Unis, son biographe fait tomber une boîte, qui porte l’étiquette Fangs of the living dead - production italo-espagnole connue en France sous le titre Malenka la Vampire. Par curiosité, il l’ouvre. À l’intérieur, une copie de La Belle Marinière !
La pellicule retrouvée après 80 ans d’oubli n’est pas complète, et certains passages sont, dans la version du film proposée ici, remplacés par des photos. On imagine les personnages continuer leur histoire de leur côté, hors-champ, ce qui rend paradoxalement le film très immersif. Ces interludes sont accompagnés du texte de la pièce écrite par Marcel Achard, à l’origine du film.
Peintre reconnu originaire des Etats-Unis, le réalisateur Harry Lachman a vécu dans plusieurs pays d’Europe. Entre la France et l’Angleterre, il se lance dans le cinéma, avec un soin tout particulier aux décors, auxquels il accordait déjà tant de soin dans ses peintures.
La Belle Marinière se déroule ainsi dans un cadre merveilleux, qui lui donne des allures de conte de fée : l’étable d’un cheval, une péniche pittoresque, des canaux verdoyants, et des noces - celles du capitaine (Jean Gabin, au début de sa carrière mais déjà extraordinaire) et de Marinette (Madeleine Renaud, de la Comédie Française) - qui ont lieu sur la Seine, en face de Notre-Dame.
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Agathe Wippler, mk2 Curiosity