LA PIANISTE

  • Synopsis
Erika Kohut, la quarantaine, est une honorable professeure de piano au Conservatoire de Vienne. Menant une vie de célibataire endurcie, cette musicienne laisse libre cours à sa sexualité débridée en épiant les autres et en s’infligeant des mutilations par plaisir masochiste. Jusqu’au jour où Walter, un élève d’une vingtaine d’années, tombe amoureux d’elle…
  • L'avis de Stéphane Brizé

Une nouvelle fois, Haneke regarde nos âmes en peine. Frontalement. Sans détour. Il regarde précisément ce que nous évitons généralement de regarder. Ici, des individus blessés qui aiment comme ils peuvent. Un film d’amours abimés. Immense et déchirant.

  • L'avis de Xavier Legrand
Ce film a été une invasion de tension et de trouble. Scénario, dialogues, mise en scène, interprétation, décors, et la musique de Schubert entre autres. Chaque costume est admirablement pensé et contribue à une construction des personnages fine et intelligente. Isabelle Huppert est une des plus grandes actrices et c’est un de ses plus grands rôles. Toutes les scènes de ce film ont marqué mon expérience de spectateur. La scène qui se déroule dans les vestiaires du Conservatoire pendant la répétition du récital est un plan remarquable. Le personnage est presque tout le temps de dos et pourtant, on assiste très clairement à la naissance du mal en lui.
  • Derrière la caméra
D’abord critique de cinéma, puis rédacteur pour une chaîne de télévision allemande, Michael Haneke devient ensuite metteur en scène de théâtre. À partir de 1973, il réalise des téléfilms. Son entrée dans le monde du cinéma prend la forme d’«une trilogie sur la glaciation émotionnelle », composée du “Septième Continent” (1993), de “Benny’s Video” (1993) et de “71 fragments d’une chronologie du hasard” (1995). Après “Funny Games” (1997), “Code inconnu” (2000), “La pianiste” (2001) et “Le Temps du loup” (2003), suivront “Caché” (Prix de la mise en scène à Cannes en 2005), “Funny Games U.S.” (remake américain de son propre film, en 2007) et les deux Palmes d’or consécutives que sont Le “Ruban blanc” (2009) et “Amour” (2012).