Cet été-là, sur la plage, Chris a 18 ans. A peu près parfaite… et plus que dangereuse. Ni sa mère, Claude, ni les amis de la famille ne sont épargnés : touchés, piqués, coulés. Chris connait son art et ses armes. Séduire, dominer, manipuler, briser. Et personne ne lui résiste… sauf Romain. Chevalier des sables, aventurier immobile des plages, il entre dans le jeu de Chris pour le fausser. Beau duel en perspective. Comme celles laissées par les méduses, les cicatrices de ce duel-là ne s’effaceront jamais. Et plus rien, après l’année des méduses, ne sera comme avant…
Le soleil tape un peu trop fort à Saint Trop’ en 1984. Les bourgeois étalent leur carcasse sur le sable brûlant de toute leur moiteur suintante. Dans ce cadre clinquant, Christopher Franck suit la jeune Chris (Valérie Kaprisky), 18 ans, venue passer des vacances avec sa mère Claude (Caroline Cellier). Alors que tous les vieux beaux de la Côte d’Azur (l’un d’entre eux est incarné avec beaucoup de mélancolie par Jacques Perrin, le Maxence des “Demoiselles de Rochefort”) ne voient plus qu’elle, Chris s’éprend d’un séducteur allergique aux méduses (Bernard Giraudeau, en mode mâle alpha des années 1980, chemise ouverte et gouaille virile) un peu cabot, un peu proxénète aussi. Mais ce dernier est fasciné par Claude, qui lui résiste, même si elle se laisserait bien tenter par une aventure hors de son petit confort…
Le film a bien sûr un peu vieilli (le male gaze fonctionne à plein sur la plage où la caméra reluque les poitrines nues des héroïnes) mais son esthétique clip eighties, sea, sex and sun (il y a un côté « Boys Boys Boys », la chanson kitsch de Sabrina) poussée jusqu’à l’écœurement se fissure peu à peu. Car comme une bonne brûlure de méduse qui lance fort, le cinéaste fait l’état des lieux de la déliquescence d’un petit monde certes riche, mais faux et autocentré duquel la jeune Chris parviendra subtilement à s’émanciper. Si comme nous vous aimez la série “The White Lotus” de Mike White, vous adorerez ce thriller vénéneux.
L’écrivain, scénariste, dialoguiste et réalisateur franco-britannique a souvent parlé des affres de la création. Dans son roman “La Nuit américaine“, prix Renaudot 1972, adapté par Andrzej Zulawski dans “L’Important, c’est d’aimer“ (1975), qu’il a coscénarisé, il raconte le lien entre un photographe et une actrice qui fait des pornos par dépit. Dans son livre autobiographique “Je ferai comme si je n’étais pas là“ (1989), il faisait le portrait d’un milieu du cinéma corrompu par l’argent. Dans “L’Année des méduses“ (1984), l’un des cinq longs qu’il a réalisés, il filme la décadence d’un autre petit théâtre, celui des playboys beaux parleurs de Saint Trop’.
Cet été-là, sur la plage, Chris a 18 ans. A peu près parfaite… et plus que dangereuse. Ni sa mère, Claude, ni les amis de la famille ne sont épargnés : touchés, piqués, coulés. Chris connait son art et ses armes. Séduire, dominer, manipuler, briser. Et personne ne lui résiste… sauf Romain. Chevalier des sables, aventurier immobile des plages, il entre dans le jeu de Chris pour le fausser. Beau duel en perspective. Comme celles laissées par les méduses, les cicatrices de ce duel-là ne s’effaceront jamais. Et plus rien, après l’année des méduses, ne sera comme avant…
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