L'ATLANTIDE

  • Aventure
  • Fantastique
  • Synopsis
Deux officiers explorent le désert du Hoggar à la recherche du royaume englouti de l'Atlantide. Attirés dans une embuscade, il sont faits prisonniers par la belle et cruelle Antinéa.
  • Notre avis
A ses débuts, le cinéma profondément engagé socialement et politiquement de Georg Wilhelm Pabst incarne la grandeur du cinéma expressionniste allemand, aux côtés des films de Friedrich Wilhelm Murnau et de Fritz Lang. A la fin des années 1920, il passe du muet au parlant, adoptant un style plus léger. En 1932, son adaptation de L’Atlantide, le roman à succès de l’écrivain français Pierre Benoit, illustre ces mutations stylistiques et thématiques.

Dans cette version, le royaume d’Atlantide n’est pas immergé dans l’océan comme dans le mythe imaginé par Platon, mais enfoui au cœur des insaisissables dunes du désert saharien. Cette merveilleuse aventure est présentée du point de vue des souvenirs du lieutenant Saint-Savit, un officier français mobilisé en Algérie pour une “expédition géographique”. Ce récit d’une fiabilité toute relative - des doutes planent sur l’état mental de l’officier - permet au film d’entretenir le mysticisme qui plane autour de cet espace perdu. Est-ce l’immensité et la chaleur du désert qui troublent les pensées de l’officier, ou a-t-il vraiment vécu tout ça ?

Pabst opte pour une narration elliptique, ponctuée par les pertes de conscience du lieutenant - successivement endormi, assommé et évanoui. Le cinéaste plonge progressivement son personnage dans l’univers fantasmagorique de cet Atlantide désertique. Un territoire mystique dirigé d’une main ferme par Antinéa, inspirée par Tin Hina, une reine berbère qui aurait vécu au IVe siècle. Dans cet espace chimérique, notre officier va petit à petit perdre ses repères. Pabst dessine progressivement tous les éléments d’une tragédie grecque captivante : un amour malheureux, une trahison et un dénouement tragique.


Hugues Porquier, mk2 Curiosity