“Laurence Anyways” est un film somme, celle des moyens que l’on met en œuvre pour atteindre son but. Qu’il s’agisse, pour un couple, de vivre une transition de genre. Ou, pour un réalisateur, d’accompagner ce parcours sur plus d’une décennie. Profession complète des vœux artistiques de Xavier Dolan, ce troisième film du cinéaste fait la synthèse de ses modes d’expression, tous mus par le même élan de maîtrise parfaite : cadrage, photo, costumes, direction d’acteurs et surtout bande-son.
Histoire d’amour tourmentée, le film suit sur plusieurs décennies la transition de Laurence (jouée par Melvil Poupaud dans son plus beau rôle) et la manière dont sa copine Fred (Suzanne Clément) l’accompagne. Rythmé par Fever Ray, Céline Dion ou Duran Duran, ce film romantique - récompensé par la troisième Queer Palm du Festival de Cannes, Prix LGBT+ (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans-genres) créé en 2010 - oscille sans cesse entre drame et moments plus légers et va vous faire chavirer le cœur.