LE CHOEUR

  • Iran
  • 1982
  • 17 min
  • VOST
  • Tout Public
  • Court-métrage
  • Drame
  • Synopsis
Un vieil homme sourd se promène. Il n’hésite pas à couper le son de son appareil auditif lorsque l’environnement s’avère trop bruyant. Arrivé chez lui, il attend ses petites-filles qui doivent rentrer de l’école, mais il ne les entend pas sonner…
  • Notre avis
Le Chœur fait partie des dix-huit courts métrages Kanoon destinés au “développement intellectuel des enfants et jeunes adultes”, réalisés au début de la brillante carrière de Kiarostami. Plongés dans le monde du vieil homme, on souffre avec lui des bruits trop présents. On est soulagés quand il ôte ses appareils auditifs. Et on savoure le moment où il déguste son thé calmement. On partage aussi l’impatience des petites filles qui n’arrivent pas à attirer son attention. À chaque instant, on espère que leurs cris, du bas de la cour, lui parviennent. Kiarostami joue gentiment avec nos nerfs en retardant ce moment libérateur. Il faut dire que la foule d’enfants qui crie en chœur forme une image adorable. On se délecte à la voir croître de minute en minute. Cet événement touchant forme une jolie métaphore de jeunes filles qui n’arrivent pas à se faire entendre de leurs aînés…jusqu’à ce qu’elles s’unissent toutes.
– 

Agathe Wippler, mk2 Curiosity
  • Derrière la caméra
Toujours derrière ses lunettes fumées, le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, disparu en 2016 à Paris à l’âge de 76 ans, cachait bien son jeu avec son air d’ascète : d’une profondeur existentielle rare, son œuvre est aussi incroyablement ludique. De ses premiers films pédagogiques ("Les Couleurs", "Rage de dents") jusqu’à ses photographies animées numériquement ("24 Frames"), en passant par ses anti-road movies entêtants ("Le Goût de la cerise"), l’artiste a expérimenté bien des médiums – cinéma, poésie, photographie, vidéo –, maniant l’art de la surprise et de la bifurcation avec la même malice que les enfants têtus qu’il a toujours aimé filmer.