LE SAUT DANS LE VIDE

  • Romance
  • Drame
  • Synopsis
La petite amie de Giovanni est défenestrée. Immédiatement, le juge Ponticelli le pointe du doigt. Très vite, la soeur de Giovanni vient mettre son grain de sel dans l'affaire et les choses s'enveniment...
  • Notre avis
Marco Bellocchio aime depuis toujours explorer dans ses films les parties les plus sombres de l’âme humaine, et ce Saut dans le vide, sorti en 1980, ne déroge pas à la règle. Le cinéaste italien y raconte l’histoire de Mauro Ponticelli (impressionnant Michel Piccoli), un juge vivant à Rome avec sa soeur Marta (incarnée par Anouk Aimée), une femme dépressive et suicidaire qui, à l’approche de la ménopause, voit ses troubles psychologiques s’accentuer. Lassé de s’en occuper, Mauro organise une rencontre entre celle-ci et Giovanni Sciabola, un acteur fantasque qui fricote avec l’illégalité. Il voit en lui l’opportunité de se débarrasser de sa sœur…
Prenant pour cœur de cible le conformisme bourgeois et catho dans ce qu’il peut avoir de plus fou et cruel, Bellocchio nous plonge complètement dans ce milieu secret, qui dissimule derrière son apparente sophistication quelque chose de profondément malsain.
Dialogues cinglants, décors froids, plans féroces (comme cette scène du début du film en contre-plongée, où le visage imperméable de Ponticelli apparaît en gros plan alors qu’il nourrit depuis son balcon les chats), flashbacks de scènes familiales violentes : tout est là pour nous signifier que l’antihéros ne reculera devant rien pour sauver l’image qu’il se fait de lui et de sa propre vie. L’interprétation tout en nuances de Piccoli, disparu il y a peu, redouble la fascination que l’on peut avoir pour cette chronique familiale et sentimentale tragique.