Les Années sandwiches - inspiré du roman éponyme de Serge Lentz - redonnent goût à la vie. En 1947, Victor - joué par Thomas Langmann, futur producteur de The Artist - arrive seul à Paris, à 15 ans.
Perdu dans le dédale du métro, il rencontre Félix - Nicolas Giraudi - un jeune bourgeois avec qui il noue une profonde amitié. Les deux acteurs forment un duo d’une alchimie formidable. Thomas Langmann, maladroit et attachant, a d’ailleurs été nommé au César du meilleur espoir masculin pour ce rôle.
La performance énergique de Wojciech Pszoniak, grand acteur polonais venu du théâtre, force aussi l’admiration. Il joue Max, vieux brocanteur juif bougon mais généreux, qui embauche par solidarité Victor, dont les parents ont été arrêtés par la gestapo et déportés. Malgré cette toile de fond tragique, Victor construit sa vie. De moins en moins naïf, il observe, il apprend, il pose des questions. Mais il ne sait pas encore tout, et s’implique, avec son nouvel ami, dans une dangereuse affaire de marché noir.
L’histoire, certes pleine de légèreté, montre clairement la barrière sociale qui se met en travers de l’amitié des jeunes garçons. Les dialogues, écrits par Jean-Claude Grumberg, le coscénariste du Dernier Métro de François Truffaut, sont très justes et pleins d’humour. Injustement méconnu, ce film d’une grande fluidité nous transporte dans l’époque pleine d’espoir du Paris d’après-guerre. On en sort ému, et heureux.
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Agathe Wippler, mk2 Curiosity
