LES SEIGNEURS DE LA MER

  • Documentaire
  • Synopsis
Depuis l’enfance, Rob Stewart se passionne pour les requins. Il est devenu biologiste et photographe sous-marin afin de pouvoir nager avec eux, décrypter leurs mystères et déconstruire le mythe du requin mangeur d’hommes. Des dernières réserves du Costa-Rica jusqu’aux Îles Galàpagos en passant par le Guatemala, Stewart et l’équipage de l’activiste des mers, Paul Watson, tentent de mettre en échec les braconniers à la solde de mafias asiatiques soutenues par des gouvernements corrompus. Il y va de l’équilibre écologique de la planète…

À la fois document militant et acte d’amour, entre scènes très violentes et d’autres d’une grande beauté, Sharkwater plaide pour l’urgente sauvegarde des requins.

  • Notre avis
À l’âge de 9 ans, le réalisateur Rob Stewart tombe nez à nez avec un requin qui fuit aussitôt. De cette première rencontre déterminante naît une passion qui lʼamènera à dédier sa vie à la défense de ces animaux, de la biodiversité et de lʼécosystème, contre leur pire prédateur : lʼhomme. Dans “Sharkwater”, Stewart et un groupe dʼactivistes emmenés par Paul Watson nous embarquent dans leur combat, entre les mers du Costa-Rica, du Guatemala et des Galapagos.

De son passé de photographe sous-marin, le jeune réalisateur (qui avait 29 ans au moment de faire le film, et a trouvé la mort en 2017 lors d’une plongée sous-marine pour le tournage de la « suite », “Sharkwater Extinction”), a conservé une exigence esthétique qui sert au mieux ce manifeste écologique. Entre deux courses-poursuites avec la mafia taïwanaise ou les garde-côtes costaricains, Rob Stewart nous montre des images dont la beauté calme tranche avec l’image communément partagée du requin tueur.

Le film s’ouvre sur un discours de mise en garde contre l’extinction d’une espèce animale mal-aimée. Captivé par cet homme qui plonge en palmes et tuba au milieu d’un banc de requins marteaux, le spectateur se fait doucement promener au fil des plongées. Puis Rob Stewart nous fait violemment sortir la tête de l’eau : qu’on ne s’y trompe pas, Sharkwater est un film sur les hommes. Un vieux loup de mer marxiste et dissident de Greenpeace, un président costaricien corrompu, des mafias asiatiques intimidantes… voilà la faune haute en couleurs qui gravite autour d’une bombe à retardement écologique.

Dans la veine d’autres documentaires à thèse, Sharkwater n’hésite pas à tirer de grosses ficelles rhétoriques. Mais c’est pour mieux exprimer l’urgence sincère qui a animé Rob Stewart pendant quatre ans d’enquête.

– Etienne Rouillon