Il n’est pas question ici de samouraïs, sujet cher à Kurosawa développé dans “Rashomon” (1950), “Les Septs Samouraïs“ (1956), “Le Garde du corps“ (1961), ou “Ran“ (1985). “Madadayo“ se rapproche davantage des thèmes chers au cinéma de Yasujirō Ozu ou de Kenji Mizoguchi, où la normalité du quotidien est sublimée par chaque plan, chaque dialogue.
Inspiré de la vie de Hyakken Uchida, professeur d’allemand et écrivain japonais, le film dresse un portrait attachant d’un sympathique excentrique.
Kurosawa a toujours vénéré ses professeurs. La relation prof-élève est un thème récurrent dans son cinéma, notamment dans le génial “Barberousse“ (1965). C’est donc assez naturellement que le dernier film du maître japonais s’intéresse à la vie de retraité du professeur Uchida, dans un Japon encore très marqué par la Seconde Guerre mondiale.
Cette ultime réalisation aborde de façon tendre et poétique la question du vieillissement, de la fin de vie et du renouvellement des générations.
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Hugues Porquier, journaliste, mk2 Curiosity