MADAME DU BARRY (PASSION)

  • Drame
  • Comédie
  • Synopsis
L'histoire de Madame Du Barry, la maîtresse de Louis XV de France, et de ses amours à l'époque de la Révolution française.
  • Pour aller plus loin :
Madame Du Barry (1919) - aussi connu sous le titre de Passion, ou La Du Barry - est une œuvre clef dans la prolifique filmographie d’Ernst Lubitsch. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, c’est le tout premier film allemand à être diffusé dans les cinémas new-yorkais, et l’un des rares films européens à être distribué aux Etats-Unis.

Ce drame historique aux allures de biopic, porté par la fantasque Pola Negri dans le rôle de Jeanne Vaubernier, offre une vision (très) romancée et comique de l'ascension sociale d'une simple lingère. Profitant de sa beauté sans pareille, la jeune femme renonce à sa vie simple et à son fiancé, Armand de Foix, pour devenir l’une des principales favorite du roi Louis XV.

Salué par la critique et le public, le film rencontre un grand succès dans le pays de l’Oncle Sam. Cette réussite inscrit définitivement Lubitsch comme un grand réalisateur, et propulse l’actrice polonaise Pola Negri - dont c’est la troisième collaboration avec le cinéaste - au rang de star mondiale.

Lubitsch fait preuve d’une modernité folle dans sa mise en scène, notamment lorsqu’il filme l’envers de la cour du roi. Une manière inédite pour l’époque de montrer autre chose que l’Histoire officielle. Il ose aussi filmer des séquences encore rarement vues dans les salles obscures. Cette prise de liberté choque. Une scène où la foule parisienne joue au football avec une tête fraîchement guillotinée est censurée à sa sortie.

Alors que la guerre 14-18 vient tout juste de prendre fin, ce triomphe outre-Atlantique suscite de vives controverses en France. On reproche à cette réalisation allemande d’être de la propagande anti-française, en raison d’un gros anachronisme : dans Madame Dubarry, la Révolution française est concomitante à la mort de Louis XV, et non de Louis XVI.

Mais Lubitsch et la France ne resteront pas en froid très longtemps, et noueront même une amitié étroite par la suite. Dans les années 1930, le cinéaste tourne la plupart de ses films (Sérénade à Trois, La Veuve joyeuse, Ange…) dans l’Hexagone, et fait jouer de nombreuses stars françaises, comme Claudette Colbert ou Charles Boyer. _

Hugues Porquier, mk2 Curiosity