MON ANGE

  • Comédie
  • Synopsis
Colette, une femme amoureuse, reçoit en pleine nuit un appel téléphonique. Une inconnue lui demande un service en forme d’appel au secours : aller chercher son petit garçon et le lui amener. Mais cet enfant, un dénommé Billy, dont Colette se retrouve à aller prendre livraison, approche en fait dangereusement de l’âge adulte, naviguant aux frontières de cette période dite ingrate, celle où l’on recherche avidement le contact, poussé par un désir vague et l’inconnu de l’avenir. Avenir d’autant plus incertain que Billy ne va pas tarder à devenir orphelin et Colette à ne plus savoir comment se débarrasser de cet obstacle qui l’a déviée de sa route, celle qui menait droit à l’amour.
  • Notre avis
Serge Frydman a débuté comme scénariste, ou, comme il préfère le dire, “dialoguiste” et “réparateur de scénarios”, pour Patrice Leconte, notamment. 

Inspiré par l’allure, le phrasé, la façon de bouger de Vanessa Paradis, il imagine alors un scénario conçu spécialement pour elle. Il la confronte à un visage encore inconnu, celui du jeune Vincent Rottiers, à la fois plein de naïveté et d’obstination. Dans cette histoire, les deux personnages solitaires nouent une relation étonnante, d’abord hostile puis fusionnelle. Ils viennent de se rencontrer mais ne peuvent bientôt plus plus imaginer une vie sans l’autre.

Poussé par une productrice, Serge Frydman va finalement réaliser lui-même ce film. Il crée une atmosphère légèrement suspendue, dans des décors pluvieux, nocturnes. Prosaïques au bord d’autoroute, puis poétiques au bord de la mer, sur une jetée devant l’horizon.

L’histoire est émouvante. Triste, même. Mais Frydman refuse le mélodrame. Dès qu’il s’en approche, une petite phrase malicieuse nous ramène sur la voie de l’humour et de la légèreté. Certaines scènes suivent la cadence virtuose de danses russes. 

Vanessa Paradis incarne à la perfection son personnage sur mesure, et Vincent Rottiers est très touchant sous son air impénétrable. Les deux acteurs, par leur charmante alchimie, donnent vie à des dialogues très imagés qui rappellent ceux de Jacques Prévert. 


Agathe Wippler, mk2 Curiosity