PRESQUE RIEN

  • France
  • 2000
  • 98 min
  • VO
  • Tout Public
  • Drame
  • Synopsis
Un été, deux jeunes garçons, Mathieu et Cédric, se rencontrent, se désirent et cèdent à leurs pulsions. Ce pourrait être une simple aventure de vacances, mais leur relation prend de l’ampleur et se transforme au fil du temps en un véritable amour...
  • Notre avis
Grand amateur de portraits photos, le cinéaste Sébastien Lifshitz a un talent fou pour croquer ses personnages. Presque rien, son premier long métrage, brosse le portrait intime de Mathieu, 19 ans - joué par Jérémie Elkaïm (Polisse, La guerre est déclarée), très touchant dans son premier grand rôle - qui découvre son homosexualité en rencontrant Cédric (Stéphane Rideau, inoubliable dans Les roseaux sauvages d’André Téchiné, et à l’affiche de Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel). 

Très différents - l’un fragile et tourmenté, l’autre plein d’assurance - les deux garçons se complètent avec une alchimie qui crève l’écran. Pourtant, on sait dès le début que leur histoire finit mal. Sous la forme d’un très long montage alterné, le film nous montre tour à tour le début de leur amour, dans les couleurs chatoyantes de l’été, et Mathieu, l’hiver suivant, à l’hôpital. 

Le coming-out de Mathieu se passe sans problème. Ce n’est pas l’enjeu du film. Celui qui racontait déjà l’amour de deux jeunes hommes dans son moyen métrage Les Corps Ouverts (1998), refuse de donner à ses films l’étiquette de “films gays”.

L’enjeu de Presque rien réside surtout dans la difficulté du passage à l’âge adulte, en particulier au sein d’une famille en crise. Par des gros plans qui révèlent tout le talent de ses acteurs, Lifshitz montre avec une délicatesse et une sensibilité rares l’introspection d’un adolescent qui tâtonne vers la vie d’adulte. 


Agathe Wippler, mk2 Curiosity