À la fin de son contrat avec la société de production et de distribution Mutual en 1918, Chaplin décide d’ouvrir son propre studio, qu’il présente fièrement et avec humour dans le petit film How to make movies. Il n’a que 29 ans mais est déjà la star la plus connue du monde.
Il jouit désormais d’une liberté totale pour concevoir et tourner ses comédies. Une vie de chien, première fiction tournée dans ce nouvel eldorado, marque un tournant dans sa carrière. Chaplin se met à structurer ses films comme un architecte, écrira-t-il dans son autobiographie. Libéré de l’exigence de productivité des grands studios, il privilégie la qualité à la quantité, et laisse libre court à son génie.
Sur le plateau, Chaplin s’entoure de ses proches. Le cuisinier à qui Charlot vole des tartines dans le film par un tour d’une précision remarquable, est le grand frère de Chaplin, Sydney. Qui est aussi son précieux conseiller en affaires. Et la chanteuse qui fait pleurer à chaudes larmes tout le public du cabaret n’est autre qu’Edna Purviance, premier amour de Chaplin. Au moment du tournage, le couple était séparé. Obsédé par son travail, Chaplin ne lui consacrait pas assez de temps.
Symbole du perfectionnement de l’art de Chaplin, Une vie de chien et son adorable cabot annoncent l’enfant de The Kid (1921).
–
Agathe Wippler, mk2 Curiosity