LA SMALA
  • LA SMALA
  • JEAN-LOUP HUBERT
  • Un mari cocu, une aide-ménagère dégourdie, deux jumeaux à l’ascendance douteuse, une petite sœur adorable qui répète les insultes des grands, une grande sœur responsable - ou presque… Voilà la famille fauchée qui nous embarque dans un road-trip chaotique en camionnette, de Lyon à Paris, entre Little Miss Sunshine et Le père Noël est une ordure. Jean-Loup Hubert et sa troupe, composée notamment de la dynamique et très convaincante Josiane Balasko dans le rôle de la voisine (Simone), et de Victor Lanoux en époux trompé, forment une tribu très attachante. Sans argent, cette smala pas très honnête se débrouille. Pour faire les courses, ils subtilisent le cadis d'autres clients en train de payer à la caisse. Les enfants font les quatre cent coups, et les adultes les aident à se cacher de la police (apparition enrouée de Thierry Lhermitte). Malgré les vols intrafamiliaux et les insultes, ils s’aiment, dans le fond. Pour retrouver leur mère, ils squattent le studio parisien de la sœur trans de Simone, Rita - Dominique Lavanant. Provocateur, La Smala a choqué à sa sortie, jugé trop vulgaire par certains. Mais d’autres appréciaient déjà son humour décalé et son dynamisme : “Rien ne traîne, tout cabriole, on s’amuse, on rit ou on rigole !”. Cette comédie sociale comme on en fait plus nous fait revivre au plus vrai les années 80. Au son de l’accordéon et de morceaux rock, La Smala montre un milieu peu représenté au cinéma. Si cela étonne les critiques de l’époque, on y voit surtout un beau message d’optimisme et de joie de vivre.
LA BELLE MARINIÈRE
  • LA BELLE MARINIÈRE
  • HARRY LACHMAN
  • Tourné en 1932 à Paris, La Belle Marinière est porté disparu après l’incendie qui a détruit la plupart des négatifs des studios français de la Paramount. En faisant des recherches sur Gabin à l’université de UCLA aux Etats-Unis, son biographe fait tomber une boîte, qui porte l’étiquette Fangs of the living dead - production italo-espagnole connue en France sous le titre Malenka la Vampire. Par curiosité, il l’ouvre. À l’intérieur, une copie de La Belle Marinière ! La pellicule retrouvée après 80 ans d’oubli n’est pas complète, et certains passages sont, dans la version du film proposée ici, remplacés par des photos. On imagine les personnages continuer leur histoire de leur côté, hors-champ, ce qui rend paradoxalement le film très immersif. Ces interludes sont accompagnés du texte de la pièce écrite par Marcel Achard, à l’origine du film. Peintre reconnu originaire des Etats-Unis, le réalisateur Harry Lachman a vécu dans plusieurs pays d’Europe. Entre la France et l’Angleterre, il se lance dans le cinéma, avec un soin tout particulier aux décors, auxquels il accordait déjà tant de soin dans ses peintures. La Belle Marinière se déroule ainsi dans un cadre merveilleux, qui lui donne des allures de conte de fée : l’étable d’un cheval, une péniche pittoresque, des canaux verdoyants, et des noces - celles du capitaine (Jean Gabin, au début de sa carrière mais déjà extraordinaire) et de Marinette (Madeleine Renaud, de la Comédie Française) - qui ont lieu sur la Seine, en face de Notre-Dame.