Les années 1980 sont synonymes de renouvellement du paysage cinématographique italien. Délicieusement cynique, Nanni Moretti incarne ce nouvel élan. Jouant dans tous ses films, le réalisateur développe un cinéma d’auteur léger, introspectif et drôle, qui se mue souvent en satire sociale. De quoi combler à la fois le public et la critique. Avec Bianca (1984), dramédie policière où l’on suit un prof de maths qui ne peut s'empêcher d’espionner son entourage, Moretti affirme son style à la fois drôle et tragique, confirmant, à 30 ans, son statut d’auteur hors normes.

Si Le Saut dans le vide (1980), grand film de l’infatigable Marco Bellocchio, apparaît moins frontalement politique que d’autres de ses œuvres, ce huitième long métrage reste teinté de l’aura contestataire et militante qui accompagne sa riche filmographie. Comme un certain Pier Paolo Pasolini, Bellocchio s’attaque en creux à la bourgeoisie italienne, et plus particulièrement aux vices qui rongent ces familles coupées des classes populaires. Un film fou pour lequel Michel Piccoli et Anouk Aimée obtiennent les prix d’interprétation du 33è Festival de Cannes.

Le silence des rêves chez Federico Fellini

Célébration en images d’un très grand nom du cinéma italien.