• LES LUMIÈRES DE LA VILLE
• CHARLES CHAPLIN
• « On croit connaître le film par cœur, or à chaque fois que je le revois, le film me renverse comme à une première fois. Je l’ai découvert à douze ans, avec mes parents qui louaient un téléviseur pour les fêtes de fin d’année. Je n’arrivais pas à stopper mes sanglots, je ne savais pas que mon corps pouvait abriter un tel chagrin. » Arnaud Desplechin

• BOXING GYM
• FREDERICK WISEMAN
• « Le film nous plonge dans le quotidien d’un club de boxe et de l’entraîneur qui le dirige dans un quartier populaire d’Austin, USA. Galerie de corps, de visages, la boxe comme une danse, la description d’un monde à travers ce club qui devient le centre social du quartier, qui accueille les déclassés. Chacun, magnifique. Comme bien des films de Frederick Wiseman, c’est à la fois un documentaire, et une œuvre incroyablement romanesque. Je pensais sans cesse aux nouvelles d' Hemingway, qui sont pour moi un des phares de la littérature américaine. Avec le réel, Wiseman arrive à tresser ce que Hemingway avait su écrire en fiction. » Arnaud Desplechin

• TRAVAIL AU NOIR
• JERZY SKOLIMOWSKI
• « Je l’ai vu lors de sa sortie en salle, en 1982. J’étais obsédé par quelque chose pendant tout le film : le tragique de la répression en Pologne et de ce travailleur qui risque de ne plus pouvoir rentrer dans son pays et de perdre sa femme. Ses collègues et lui réparent la maison d’un dignitaire du régime, à Londres. Voilà le coup d’état, et les ouvriers sont bloqués en Angleterre… Je n’ai jamais vu la classe ouvrière aussi bien représentée au cinéma, sinon chez Chaplin. La performance de Jeremy Irons est à tomber par terre. C’est un chef-d’œuvre secret qu’il faut absolument redécouvrir. » Arnaud Desplechin

• JUSTE LA FIN DU MONDE
• XAVIER DOLAN
• « Oh, les premiers plans de Gaspard Ulliel dans l’avion ! Quelle beauté ! Combien de fois ai-je vu le film ?! La première fois, j’en rougis, c’était en tant que juré au Festival de Cannes. Toute ma vie, je me souviendrai du tremblement de Marion Cotillard qui porte ce plateau de verres, dans le rôle de la belle-fille effacée. La vibration de Marion… Gaspard Ulliel ne cesse de nous manquer. Avec Cotillard, il offre dans ce film l’une de ses performances la plus imparable. Léa Seydoux est merveilleuse, Vincent Cassel d’une puissance et d’une douleur insensées, et Nathalie Baye à tomber. Je les aime tous les cinq follement. » Arnaud Desplechin

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