GERRY
  • GERRY
  • GUS VAN SANT
  • “L’un conserve une force mentale quand l’autre n’y croit plus. Ce conte moderne sur la question de la croyance nous fait côtoyer deux solitudes confrontées à la mort. J'ai toujours senti ce film comme ayant profondément à voir avec l'enfance : ces deux amis cherchent quelque chose émanant du territoire de l'enfance, ou alors ils cherchent à en sortir. L'un n'y arrivera pas. L’autre oui mais au prix d'une perte sans nom. Un film prodigieux de simplicité et de force”. Justine Triet

L'INTERVIEW

Vous semblez très attirée par le microcosme judiciaire depuis "Victoria", mais vous choisissez toujours d’y instiller une forme de chaos. Pourquoi bousculez-vous autant l’image très lisse qu’on peut avoir de la justice ?

J’ai passé beaucoup de temps dans les tribunaux. Je me suis faufilée dans les salles très jeune. J’ai commencé ma carrière en étudiant aux Beaux-Arts, et j’ai commencé par faire du documentaire [ses premiers moyens métrages, Solférino (2008), et Des ombres dans la maison (2010) en sont, ndlr]. Je regardais beaucoup les films de Frederick Wiseman, Raymond Depardon, avant le cinéma d’Hollywood, tout ça. Et du coup je trouve que la représentation de la justice dans les films de fiction est souvent ratée. Je me souviens avoir assisté à un procès qui était un bordel énorme ! Les tables étaient déplacées, il y avait des interruptions pour boire de l’eau…